#410 DÉNI

Déni

de Daly

Éditions : Independently published (26 août 2023)

Nombre de pages : 147 pages

Mots-clés : #thrillerpsychologique #policier #nouvelles #suspense #meurtre

PRÉSENTATION 

La nouvelle que vous êtes sur le point de lire est inspirée d’une histoire vraie et je vous la raconte du point de vue de son protagoniste principal. Il s’agit d’une immersion sans attaches dans les abysses de son âme sombre et maussade. C’était un fait divers survenu durant mon adolescence. Si violent dans sa nature et si triste dans ses conséquences qu’il chamboula les habitants de ma ville natale pendant des années. Son personnage principal était un véritable démon aux yeux de tous ceux qui ont entendu parler de lui, un fou furieux, un forcené. Je me souviens encore de toutes les choses effrayantes que l’on racontait à son sujet. Lors de son procès, une expertise psychiatrique a même conclu à la perte de ses facultés mentales, puis le juge l’a fait interner. Pourtant, avant de devenir le monstre qui a défrayé les chroniques, c’était quelqu’un tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Et puis un jour, tout a basculé, et l’homme ordinaire a sombré dans les abîmes de sa propre déchéance.

L’on racontait que lorsque les policiers l’avaient enfin localisé, il traînait déjà depuis un mois dans les bas-fonds de la ville. Mal rasé, mal coiffé et ses vêtements tombaient en haillons. Il fouillait les poubelles à la recherche de restes de nourriture ou de mégots de cigarettes. L’on racontait aussi que lorsqu’ils ont voulu l’appréhender, il a couru comme un détraqué vers l’immeuble où il habitait et il a foncé tête baissée dans la foule de flics qui s’y trouvaient. Ils l’ont arrêté dans le hall, juste devant l’ascenseur, et il s’est débattu comme un tigre acculé. C’était, en quelque sorte, une dernière action désespérée et totalement incompréhensible. Tout ce qu’il voulait, coûte que coûte, c’était de prendre cet ascenseur pour leur échapper.

MON AVIS 

Ce que j’ai aimé :

+ Une lecture intense

+ Maille par maille, le canva se créé pour nous dévoiler l’horreur

+ La folie gagne peu à peu le protagoniste et impact le lecteur

Ce que j’ai moins aimé :

– La confusion de l’homme devient la nôtre, j’ai dû revenir plusieurs fois en arrière pour bien saisir ce qu’il y avait à saisir et être sûre de ne pas avoir mal compris

Pour la petite histoire :

 Le lecteur est embarqué dans le quotidien et les pensées déroutante d’un homme. De son départ pour le travail, de sa patronne, ses collègues et les clients pour le moins compliqué, on le sent sombrer.

Tantôt il semble normal, tantôt on dirait une tout autre personne.

Une fois arrivé chez lui après une journée difficile, il entre dans l’ascenseur, toujours torturé par ses pensées et le bip de l’ascenseur lui dévoile de nouveau le rez-de-chaussée, le jour suivant, mais qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que les évènements des nuits lui échappent et se succèdent jusqu’à l’en rendre fou ?

Mon Avis :

Alors, alors, alors,

Tirée d’une histoire vraie cette nouvelle a de quoi glacer le sang, c’est un point de vue qui permet de comprendre, mais pas d’excuser, les actes de cet homme.

J’ai adoré ma lecture, même si par moment j’ai dû m’y reprendre à deux fois sur certains passages pour bien comprendre ce qu’il se passait, la folie de l’homme nous entraine et m’a confuse, il a cette double personnalité qui surgit de plus en plus au fil des pages.

Je crains de spoiler, car même si on comprend ce qu’il tentait désespérément de fuir dans cet appartement ou tout du moins d’en deviner une partie, la fin reste dure à encaisser, même si l’auteure a su nous épargner les pires détails.

Ce qui est effrayant, c’est que cette histoire est tirée d’une histoire vraie, à lire des fictions horrifiques, on en oublie que le monde est souvent parsemé de faits qui nous ferait faire de l’insomnie jusqu’à la fin de nos nuits. Le pire étant que cet homme a sombré dans une forme de déni jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’il soit arrêté et même là son déni n’a probablement jamais vraiment cessé.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à ajouter, si ce n’est de ne pas hésiter à plonger dans l’horreur et la folie avec Déni, qui porte merveilleusement bien son nom.

EXTRAIT 

Je me dirige droit vers l’ascenseur d’un pas décidé. J’appuie sur le bouton du dixième étage, les portes palières se referment lentement. À peine se sont-elles touchées qu’elles s’ouvrent presque aussitôt. Je me précipite hors de la cabine, je suis encore au rez-de-chaussée…

Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

Le jour s’est déjà levé.

Un sentiment de désorientation s’empare de moi alors que je tente de comprendre la situation dans laquelle je me trouve. Je porte encore la même tenue, mon sac à gamelle est toujours sur mon épaule et le soleil est déjà haut dans le ciel. Je sors mon téléphone portable pour vérifier la date, et mes craintes se confirment : le 16 février.

Comment est-ce possible ? Où est passée la nuit du 15 ? Une foule de questions tournoient dans mon esprit, cherchant désespérément des réponses logiques à cette énigme temporelle.

C’est comme si une portion de ma vie avait été effacée, laissant un vide troublant à sa place.

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